Elle est mon tout premier bébé. L’enfant des découvertes, l’enfant des premières fois. Avant sa naissance, pendant 9 longs mois, j’étais la seule à la porter. Ma toute douce. J’avais ce petit privilège de l’avoir que pour moi. Les premières petites bulles en bas du ventre, les premiers petits coups dans mon bidou, mes premiers sourires béats quand elle se réveillait en même temps que moi le matin. Puis il y a eu les premières fois moins drôles aussi : les échographies trop régulières car oui, moi je m’en serai bien passée de tous ces rendez-vous. J’aurais aimé connaître juste ces foutues 3 échographies, la sage-femme 2 jours par semaine à la maison, la peur lors des nombreux examens. Une grossesse qui, même si elle a été idyllique niveau symptômes, ne nous a pas épargnées mon doux bébé. Une première fois éprouvante moralement mais qui restera quand même une merveilleuse première fois.
Mais tout ça, on s’en fiche. Parce que ça s’est envolé le jour où tu es venue au monde, mon amour. A ce moment même où nous nous sommes rencontrées toi et moi.
Puis il y a eu cette première fois dans mes bras. J’avais si peur et pourtant je débordais de confiance en nous mon bébé. Il y a eu cette première sieste au creux de mes bras où des larmes de bonheur perlaient sur mes joues tellement j’étais reconnaissance à la vie de finalement remettre les choses en ordre. Puis il y a eu ton cœur, si rapide, que j’entendais battre contre le mien. Une première aussi qui me montrait que la vie était magique.
Il y a aussi eu les premiers bibis. Les laver soigneusement, mettre de l’eau, compter les dosettes, faire attention. Recommencer. Il y a eu aussi la première nuit à 3 à la maison. On était un peu largués mais tellement heureux. Puis les premiers pleurs que l’on n’arrivait pas à calmer. Les premières angoisses la nuit. Tellement que je n’en dormais pas. En même tant ce n’est pas grave mon amour puisque j’ai toujours eu des soucis de sommeil. Oui, même avant que tu arrives. La nuit, je préférais t’écouter respirer. Puis quand la fatigue avait raison de moi, je me réveillais en sursautant, le cœur à 1000 à l’heure. Ouf tout va bien.
Puis le premier sourire qui a sans doute été la plus merveilleuse chose que j’ai pu voir de toute ma vie entière.
Puis il y a eu les premiers « areuh » que je filmais en continu en t’encourageant à continuer. Et la première fièvre aussi. Quelle épopée cette première fièvre… Il y a eu les premières compotes, les premières purées. Tu sais mon doux bébé, que je me suis mise à la cuisine pour toi. Et le premier tour de manège. Le premier bobo et le tout premier bisou magique qui va avec. Puis les premiers pas. Et ma fierté. Puis les premiers boudoirs et tous les morceaux qui ont suivi. Les premières histoires racontées un peu partout dans la maison. Et même dans la voiture. Les premiers jeux toutes les deux. Puis les premiers puzzles que tu as fait toute seule.
Puis il y a eu la première nuit sans moi où après t’avoir quittée j’ai pleuré tout ce que je pouvais. Le début d’une longue série de pleurs et de sanglots plus ou moins retenus. Il y a eu tes premiers mots. La première fois que quelqu’un m’appelait « maman ». La première rentrée à la garderie. Où j’ai encore pleuré parce que je devais accepter que ça n’allait plus être juste toi et moi. Même si, bien sûr, tu auras encore besoin de moi il est évident que plus les jours et les mois passent, plus tu deviens indépendante. Et ta première rentrée à l’école maternelle. Tes histoires interminables pour me raconter tes journées. Ma toute petite. Et dire que bientôt, tu ne voudras plus que je t’habille. Puis il y a eu la première grosse colère. Et aussi le premier caprice.
Parfois tu veux que je te porte car tu es fatiguée de marcher et souvent ça m’agace parce que tu pèses de plus en plus lourd. Mais je te regarde et une fois dans mes bras, je me dis qu’un jour, tu n’auras plus besoin de ça. Tu ne voudras même pas que je te dépose devant le collège. Une rue avant hein maman ? Là aussi il y aura une première fois. Et ce jour là, je serai sans doute triste et je repenserai à ces moments où tu me tendais les bras pour que je te porte. Il y aura la première fois où tu ne voudras plus que je te lise d’histoires. Puis la première fois où tu me refuseras un « -Bisous d’amour de bonne nuit. Je t’aime. -Je t’aime aussi » Puis la première fois où tu ne voudras plus me raconter tes histoires. Et la première fois où tu ne répondras pas à mes questions. Il y aura sans doute la première fois où tu refuseras mon aide. La première fois où tu regretteras sans doute un comportement envers moi. Il y aura aussi la première porte claquée. Le premier chagrin d’amour et tout le reste.
Et bien sache ma toute petite que toutes ces premières fois, aussi minimes soit elles, même si elles représentent qu’un tout petit grain de sable dans un désert, j’ai été, je suis et je serai heureuse de les partager avec toi. Je suis très fière que tu sois ma première.
très joli texte Marion <3 et oui il y aura aussi toutes ces premières fois ou elles ne voudront plus de clins, plus venir sur les genoux...etc. :( alors même si c'est un peu pénible, fatiguant et très prenant et qu'on a envie qu'elles soient autonomes et fassent "comme une grande", il faut aussi profiter de ces moments ou elles ont encore besoin de nous car ca passe tellement vite... Déjà 4 ans (pour nous c'est en mars) et dans 4 ans elles auront 8 ans :o
RépondreSupprimerAnne Laure M